Littéraires,
Suite au vote lors de l’assemblée générale du 28 mars 2024, le cahier de position a été modifié.
Première, la formulation du point 4 “enjeux identitaires” a été changée pour “enjeux relatifs aux droits humains”.
Deuxièmement, les points suivants ont été adoptés :
Sur le point 4.1 discrimination :
4.1.2 : Que l’AELLFUM reconnaisse et condamne les discours racistes, xénophobes et islamophobes ou faisant la promotion d’un nationalisme identitaire blanc et colonialiste;
Que l’AELLFUM dénonce les discours oppressifs sous toutes leurs formes;
Sur le point 4.4 Sur le colonialisme :
Que l’AELLFUM s’engage à soutenir les luttes décoloniales sous toutes leurs formes;
Que l’AELLFUM reconnaisse et condamne l’existence de rapports de pouvoirs coloniaux et d’oppressions systémiques basés sur une domination historique ou sur des critères comme l’ethnicité, la langue, la classe sociale, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre, les capacités ainsi que les croyances des personnes. De plus, QUE l’AELLFUM reconnaisse le caractère intersectionnel de ces multiples oppressions.
Que l’AELLFUM encourage ses membres à prendre part aux actions, campagnes et activités de réflexion contre les politiques coloniales;
Sur le point 4.4.1 Enjeux autochtones
Considérant que le Canada est un État colonialiste et impérialiste fondé sur une économie extractiviste;
Considérant le génocide perpétué à l’endroit des peuples autochtones par tous les paliers de gouvernements au Canada;
Considérant la discrimination systémique dont sont encore victimes les personnes autochtones, leur rendant notamment l’accès à l’éducation supérieure plus difficile;
Considérant que les enjeux territoriaux et sociaux qui touchent les autochtones sont les leurs et qu’il ne faut pas se les approprier;
Considérant qu’il est du devoir des allochtones de décoloniser leurs institutions et de viser à devenir des bon.ne.s allié.e.s;
Considérant l’idéologie impérialiste encore bien présente dans nos institutions et dans le savoir universitaire;
Que l’AELLFUM reconnaisse que l’Université de Montréal se trouve en territoire autochtone non cédé;
Que l’AELLFUM reconnaisse la nation Kanien’kehá:ka comme gardienne des terres et des eaux sur lesquelles se trouve l’Université de Montréal;
Que l’AELLFUM reconnaisse que Tiohtiá:ke (Montréal) est historiquement connu comme un lieu de rassemblement et d’échanges pour de nombreuses Premières Nations, notamment mais non exclusivement la Confédération Haudenosaunee et les Anishinaabek;
Que l’AELLFUM reconnaisse et condamne que les peuples autochtones sont fréquemment et historiquement victimes de formes de marginalisation, de discrimination, de violence et d’atteinte aux droits humains, souvents endossées et perpétrées par les instances gouvernementales;
Que l’AELLFUM appuie les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones;
Que l’AELLFUM reconnaisse que le Canada est un État colonial d’établissement et qu’elle s’oppose conséquemment à toutes les violences perpétuées et perpétrées par cet État à l’encontre des individus qui s’identifient comme Autochtones et à l’encontre des nations autochtones;
Que l’AELLFUM appuie les luttes pour la libération et la reconnaissance des droits des différentes nations autochtones;
Que l’AELLFUM soutienne la préservation des langues autochtones;
Que l’AELLFUM encourage le département des littératures de langue française et l’administration de l’Université de Montréal à adopter une politique de décolonisation des institutions et des savoirs à l’UdeM.
Sur le point 4.4.2 Enjeux palestiniens
Considérant que selon l’ONU, le projet israélien constitue une occupation coloniale, et que sous le droit international, le droit de résistance à l’oppression stipule que l’occupation peut être résistée avec tous les moyens nécessaires et possibles,
Considérant que la lutte du peuple palestinien contre l’agression impériale et coloniale ne date pas du début de la crise actuelle ni de l’époque des premières prises de positions de l’AELLFUM, mais d’il y a plus de 100 ans lors de la déclaration de Balfour en 1917 lorsque l’administration coloniale britannique de Palestine a affirmé son support au projet sioniste,
Considérant que le projet sioniste a mené au nettoyage ethnique de plus de 750 000 palestiniens et palestiniennes de leurs maisons et villages en 1948 lors de la création de l’État d’Israël durant la tragédie dénommée la « Nakba »,
Considérant que ce projet, depuis la création de son État, n’a fait qu’oppresser le peuple de Palestine et les peuples arabes des pays voisins, notamment durant la crise du canal de Suez en 1956, la guerre de 6 jours de 1967, la guerre du Yom Kippour en 1973, et l’invasion israélienne du Liban en 1982 durant laquelle son armée aida le mouvement phalangiste à massacrer plus de 3500 civils au sein des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Shatila,
Considérant que depuis la fin de la première intifada dans les années 90 et la signature des accords d’Oslo en 1993 et 1995, le gouvernement d’Israël n’a cessé d’encourager la colonisation de la rive ouest du Jourdain, menant à la création d’une série de fortifications, murs et « checkpoints » qui ont transformé la vie des palestiniens et palestiniennes de la région en un enfer de surveillance et de violence coloniale,
Considérant que depuis le retrait des colons israéliens de Gaza en 2005, une politique d’impunité protégeant l’IDF et le gouvernement colonial s’est installée, ce qu’atteste le bombardement indiscriminé de la bande de Gaza, entrecoupé de périodes de cessez-le-feu, depuis 2006 et ce jusqu’à aujourd’hui,
Considérant que ces bombardements ont menés, selon l’ONU, à plus de 5 360 morts civiles entre 2008 et le début de cette année,
Considérant que depuis le début du conflit actuel ayant commencé le 7 octobre 2023, ces mêmes tactiques de bombardements ont mené à plus de 7000 morts dans la bande de Gaza,
Considérant que ces bombardements mènent au massacre disproportionné de femmes et d’enfants, notamment quand ceux-ci visent des hôpitaux comme dans le cas de la frappe contre l’hôpital al-Ahli de Gaza le 17 octobre tuant plus de 500 personnes,
Considérant que 2.2 millions de personnes, la plupart des réfugiés palestiniens depuis 1948, sont emprisonnées au sein dans la prison à ciel-ouvert de la bande de Gaza, un territoire plus petit que l’île de Montréal, la majorité d’entre eux et elles étant âgé.e.s de moins de 18 ans, et que ces personnes sont maintenant privées d’eau, de nourriture et d’électricité à cause du siège de l’armée israélienne qui contrôle tout ce qui entre et sort de la bande de Gaza par mer, air ou terre,
Considérant que ces attaques et tactiques de la part d’Israël depuis le 7 octobre, accompagné de sa rhétorique revanchiste, raciste et coloniale, constituent un acte à caractère génocidaire contre le peuple palestinien de Gaza selon le Human Rights Watch et les Nations Unies,
Considérant la non-prise de position du recteur Daniel Jutras dans la lettre envoyée à la communauté étudiante le 12 octobre 2023 et le silence de la FAÉCUM,
Considérant les témoignages de harcèlement islamophobes venues aux oreilles de certain.e.s membres de l’AELLFUM et reportés par certains médias comme Montreal City News,
Considérant que le portefeuille d’investissements de l’UdeM n’est à ce jour pas transparent et qu’il n’est pas à l’heure actuelle possible de vérifier si celui-ci finance le génocide palestinen,
Que l’AELLFUM reconnaisse et condamne le régime discriminatoire et l’apartheid que l’État d’Israël impose à la population palestinienne.
Que l’AELLFUM condamne les mesures de dépossession, de ségrégation, de discrimination et de privation qui visent actuellement la population palestinienne au détriment de ses droits humains les plus fondamentaux, et qui se manifestent notamment par :
- De la torture, de la violence psychologique et des entraves aux droits humains envers les Palestinien·e·s ;
- Des politiques de colonisation des territoires palestiniens occupés passant notamment par l’expulsion forcée de familles palestiniennes et par la construction de colonies illégales en Cisjordanie ;
- Des restrictions arbitraires au droit de circulation des Palestinien·e·s et des entraves à leur liberté de rassemblement et d’expression.
Que l’AELLFUM déclare son support pacifique au peuple palestinien dans sa lutte et résistance à l’agression coloniale de la part de l’État israélien sioniste.
Que l’AELLFUM reconnaisse et condamne toute forme de complaisance et d’appui international au colonialisme israélien illégal.
Que l’AELLFUM soutienne les initiatives pacifiques locales favorables au respect des droits des Palestinien·e·s, notamment
- Les campagnes pacifiques des autres associations étudiantes du Québec et du Canada;
- Les groupes pro-palestiniens pacifiques comme le SDHPP UdeM, autant au niveau universitaire, que montréalais, québécois et canadien;
- Le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions)
Que l’AELLFUM s’engage à distinguer les actes colonialistes et sionistes d’Israël des positions de la communauté juive mondiale
Que l’AELLFUM condamne toute forme d’antisémitisme, de terrorisme, de généralisation abusive ou d’actes violents à l’endroit de la communauté juive ou des citoyens israéliens.
Que le conseil exécutif de l’AELLFUM organise une assemblée générale extraordinaire dans le cas d’un appel à la grève nationale ou internationale en support au peuple palestinien.
Vous trouverez le cahier de position mis à jour sur l’onglet « Cahier de positions » (dans le menu « Documents » du site web).
L’AELLFUM